Historique détaillé du CARRI de Mazan (page6)

Remarque: Ce site n'est pas le site officiel du Carri

Pour en savoir plus:

Pour en savoir plus vous pouvez lire ici l'intégralité du chapitre consacré au Carri du livre de Camille Tiran  "Chronique de Mazan" publié chez SCRIBA.
   


Il est temps de décrire le carri.
Il s'agit d'un important défilé avec comme élément principal le carri ; c'est-à-dire « le char », mais nous y revendrons.
Cette fête populaire dont les modalités se transmettent oralement de génération en génération, se déroule selon des rites bien établis. Le nombre des participants, des chevaux de la traîne, celui des musiciens, des tambours, des trompettes à cheval et des autres acteurs peut varier. Ce ne sont pas d'ailleurs les chevaux qui manquent à Mazan. Les époques évoquées n'ont pas beaucoup d'importance puisqu'il s'agit de reconstituer une cours seigneuriale au travers des siècles passés ; mais l'ordre du défilé est immuable et a toujours été scrupuleusement respecté. En voici l'ordonnancement :

  • Le postillon à pied : courant, faisant tournoyer sa canne en style tambour-major.

  • Le postillon à cheval : par une minute environ après le postillon à pied. Armé d'un pistolet, il tire des coups de feu en l'air, galope dans la traversée du village en criant : « Place ! Place ! ».

  • Deux mesureurs de chemin : généralement à cheval, appelés quelquefois contrôleurs de chemins ; à l'aide d'une tige de bois, mesurent la largeur du chemin où doit passer le carri et signalent les obstacles à supprimer.

  • Quatre sapeurs : que l'on choisit très grands, très forts et barbus, armés de fortes cognées, démolissent et suppriment tout ce qui pourrait entraver la bonne marche du cortège.

  • Les tambours à pied

  • Les trompettes à cheval  : en nombre non limité.

  • Le porte-étendard  qui arbore fièrement le drapeau du Carri aux couleurs traditionnelles vert et or et conçu spécialement pour chaque Carri. Il indique la date de la manifestation et parfois le nom de seigneur.

  • Les vivandières ou cantinières : dont le nombre varie de 2 à 6

  • La cavalerie seigneuriale : formée, en général, de plusieurs groupes de 8 à 12 cavaliers, chaque groupe étant habillé de façon différente. Le nombre de cavaliers n'est pas limité (il sera proche de 75 pour les Carri de 1980 et 1981).

  • La traîne : chevaux de trait attelés en file indienne au carri. Chaque cheval richement harnaché doit être tenu à la bride par un postillon à pied, armé d'un fouet et portant cocarde vert et or à la boutonnière. Le nombre de chevaux à la traîne a varié, suivant les années, de 15 à 30 unités.


  • Le carri  grande charrette, plus ou moins ornée de branches de buis et enrubannée de vert et or. Son plancher est recouvert d'un riche tapis, et les siéges sont garnis de tissu vert. L'ornementation varie d'une année à l'autre. Il n'y a pas de critères particuliers à respecter, il suffit que le carri soit le plus beau possible. Sur cette charrette prennent place : le seigneur du jour, Messire de Saint-Andiol, son page, son viguier, et le greffier, premier personnage de la cour. Le viguier est muni d'un grand parapluie bleu ou rose qui sert aussi bien de parapluie que de pare-soleil pour protéger le seigneur.Le greffier doit lire, aux quatre portes de la ville, les « statuts du Carri », historique, évocation des « Carri » passés et hommage à Messire de Saint-Andiol. Sur cette charrette prenait place aussi la musique du village. Mis en 1949, les musiciens montèrent sur un autre char. C'est ce qui sera fait en 1980 et 1981.

  • Le char de la musique  : tiré par 3 mulets attelés de front. Une vingtaine de musiciens jouent des airs provençaux et la chanson du Carri, véritable hymne mazanais. Elle est renouvelée à chaque manifestation et souvent composée en provençal par un auteur local.

  • Les Consuls  : « li Consé » environ une dizaine, représentants les élus communaux de Mazan et des villages voisins, était montés à dos de mulet. En 1980, ces consuls seront groupés sur un char à bancs tiré par des mulets.

  • Le seigneur des escargots  représente un vassal du seigneur. Son costume est parsemé de coquilles d'escargots. Il est installé avec son page sur un charreton enguirlandé tiré par un âne. C'est lui théoriquement qui devra fournir assez de « cacalouso » pour la table seigneuriale.

  • Le seigneur des hannetons  : ou « Tavan » , deuxième vassal, avec son page, dispose d'un équipage semblable. Son costume est parsemé d'élytres de hanneton, insigne de son rang. De pauvres hannetons attachés par une de leurs pattes avec un long fil, devaient amuser les enfants de Messire de Saint-Andiol. Ce vassal avait donc mission de pourvoir la cour de ces pauvres coléoptères.

  • Les visiteurs de flasques  : ce sont théoriquement les derniers du défilé. Ces 3 juges, juchés sur un charreton que tire une bourrique ont la délicate charge de goûter le vin des pique-niqueurs. Ils féliciteront le propriétaire des meilleurs crus et briseront les bouteilles contenant un breuvage indigne de Mazan. C'est là un jugement humoristique qui n'a pour but que de faire rire les spectateurs et d'entretenir une constante bonne humeur.

  • Les ménestrels  : au nombre de 3 ou 4, montés sur un charreton du même type que ceux des vassaux, chantent la chanson du Carri en s'accompagnant à la guitare. Cet équipage est facultatif mais toujours le bienvenu. Il peut suivant la volonté des organisateurs, prendre place dans le défilé avant ou après les visiteurs de flasques et même au besoin sur la charrette seigneuriale.

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